Une hubris financière – ou 7 raisons de réduire au plus vite les rémunérations des PDG (Salaires PDG III)
Hubris : Chez les Grecs, tout ce qui, dans la conduite de l’homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance. (Source : Larousse)
Nuit du 4 aout 1789 : abolition des privilèges et fin du système féodal, sur proposition de plusieurs députés nobles.
Les rémunérations délirantes des PDG posent problèmes à plusieurs niveaux.
Ces rémunérations sont tout d’abord délétères au niveau du bénéficiaire.
1°) Commençons par l’impact psychologique, peu évoqué dans les discussions sur les rémunérations. Quel est l’effet sur la psyché, quand la « société » vous honore d’un salaire de 300, 500 ou 1000 fois celui d’un ouvrier ?
Et bien elle est inconsciemment double : d’une part, la valeur de l’ouvrier est négligeable, et d’autre part, la votre est phénoménale, donc vous êtes un génie, vous avez forcément toujours raison, et, à la limite, c’est à vous de prendre les décisions pour le pays, comme vous le faites pour l’entreprise. C’est donc un effet majeur de ces salaires « pharaoniques » : transformer un homme en pharaon !
« Le revenu des 500 personnes les plus riches du monde est supérieur à celui des 416 millions les plus pauvres du monde. On finirait par se perdre dans tous ces chiffres, mais voilà : un hyper-riche touche plus qu’un million de ses frères humains réunis… » [Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète]
Ces rémunérations sont ensuite délétères au niveau de l’entreprise.
2°) De par leurs montants absolus. Pour mémoire, 10 000 000 € par an, c’est environ 50 000 € par jour ouvré travaillé… Ces niveaux de rémunérations entrainent immanquablement pour les dirigeants, quels qu’ils soient, la perte du respect des salariés. Ces niveaux font inconsciemment sortir le dirigeant du cercle de la communauté humaine de l’entreprise, dont ils dissolvent un élément structurant.
Il est frappant de constater à quel point les PDG sont désormais coupés de leur encadrement, voire de leur propre comité de direction, les sommes perçues ne pouvant qu’exacerber la jalousie.
Quand le PDG touche plus de 100 fois votre paye alors que vous êtes déjà haut dans la hiérarchie : en tant qu’être humain, que pouvez-vous penser de celui-ci quand vous le croisez ?
Et encore, nous nous limitons aux PDG, et ne parlons pas des dirigeants de hedge funds, dont certains ont des revenus annuels supérieurs à un milliard de dollars (cela existe…).
3°) De par leurs montants relatifs. Ces rémunérations d’une poignée de personnes brouillent les références et les échelles de valeur des grilles salariales de toute l’entreprise. « Le PDG touche 5 000 000 €, c’est mon N+2, à combien devrais-je avoir droit ? Si je gagne 20 fois moins, c’est inacceptable… ». C’est une incroyable machine à générer des insatisfactions, car même un directeur gagnant 500 000 € se sentira déclassé, et aura de la rancœur !
4°) De par leurs évolutions, car le PDG non seulement ne montre pas l’exemple, mais il montre souvent l’exemple opposé : rémunérations énormes, avec des taux de croissance hallucinants, quels que soient les résultats de l’entreprise, et ce, au moment où l’entreprise demande aux salariés de faire des efforts. Par exemple, en 2006, l’ensemble des PDG ont touché 40 % de plus qu’en 2005. Pas les salariés…
5°) De par leur injustice. Pour être acceptable, une inégalité de salaire doit trouver son origine dans la différence des capacités et des services rendus. Ne sombrons pas dans le populisme, les PDG sont généralement des personnes tout à fait capables et talentueuses. Mais qu’en est-il de leurs réels services rendus ?
Car une grande entreprise est un énorme paquebot, avec une énorme inertie, et, généralement, un PDG ne donne au quotidien que de très légers coups de barres, dont on ne voit les effets qu’à moyen terme. Une entreprise est une structure qui produit naturellement des profits, avec ou sans PDG (dont, à la différence des salariés, on peut fort bien se passer durant plusieurs semaines…). Il faut un réel talent à un PDG pour couler une entreprise, pas pour la faire prospérer – les salariés s’en chargent.
Il nous faut résister au bourrage de crâne savamment distillé. Non, les PDG ne sont pas les « meilleurs patrons » de France, et encore moins les « meilleurs » éléments de la société, surtout de nos jours.
Car dans le passé, un PDG était un vrai capitaine d’industrie, expert de son domaine, avec une vision à long-terme qu’il faisait partager à son entreprise. Mais actuellement, que fait un PDG ? La moitié de son temps, il parcourt le monde à vendre la stratégie de l’entreprise aux analystes financiers, jouant essentiellement un rôle de directeur de la communication. Et l’autre moitié à diriger son entreprise, en prenant quelques décisions stratégiques soufflées par ses collaborateurs. Et nous pourrions aussi ajouter qu’il passe la troisième moitié de son temps dans les conseils d’administrations d’autres entreprises.
Mais le plus grave, c’est que ces décisions stratégiques sont désormais uniquement financières, court-termistes, pour distribuer le plus de profit possible aux actionnaires, qu’importent les conséquences à long-terme. Vous voulez être un bon PDG en 2010 ? Simple :
- vous écrasez les coûts au maximum, en ne gardant que le minimum vital, et encore…
- vous délocalisez et licenciez ;
- vous gelez les salaires ;
- vous bloquez le maximum d’investissements ;
- vous supprimez toutes les activités les moins rentables, même si elles sont très rentables, pour augmenter votre moyenne ;
- vous arbitrez systématiquement du côté des décisions les plus rémunératrices – et les plus risquées…
On notera qu’il ne faut être un immense génie pour penser à ces modalités d’action… Car évidemment, tout ceci marche réellement très bien pour augmenter les profits à court-terme. Mais cela à une tendance à détruire l’économie au fil du temps – sans investissements ni salariés qui consomment (par le salaire ou l’endettement), il n’y a point de croissance.
D’ailleurs comment évaluer la qualité d’un dirigeant ? À la valeur de l’action ? Mais elle est fortement corrélée à l’activité économique… En fonction du bénéfice, du ROE, alias « la création de valeur » ? Mais aujourd’hui on ne parle que de valeur pour l’actionnaire (et encore, uniquement à court-terme). Alors ces bénéfices mirifiques se réalisent en sous-investissant, compressant les salaires et l’emploi, prenant des risques inconsidérés, etc. Où est la création de valeur pour la Société, voire même pour l’entreprise à long-terme ?
Bref, un PDG est généralement tout à fait interchangeable par à peu près n’importe lequel des 100 ou 200 directeurs du top mangement de son entreprise, et sa rémunération n’a pas à être tellement différente. Et encore, certains directeurs sont plus talentueux, car tous ne sont pas de purs financiers, rapaces et manipulateurs…
Il est étonnant de constater qu’on voit d’ailleurs souvent renversée l’induction « j’ai du talent, donc je suis PDG », en « je suis PDG, donc j’ai du talent », ou d’entendre des discours lénifiants laissant croire qu’il n’y a par exemple que deux ou trois personnes en France capables de diriger EDF… À ce niveau, on quitte alors la sphère de la pensée économique pour rejoindre celle de la religion avec une vision de PDG thaumaturges (qui accomplissent des miracles)…
Bref, contrairement aux discours constamment rabâchés, ces rémunérations ne correspondent à aucun service réel rendu, et sont assimilables à un simple abus de bien social. Et je ne parle pas du fait que, concernant les stock-options, se pose le problème de la liberté d’achat, les PDG étant par définitions des « initiés » de la situation réelle de l’entreprise, encourant le délit du même nom…
6°) De par les comportements dangereux qu’ils induisent. Car tout ce qui précède, bien qu’éthiquement destructeur, n’est sans doute pas le plus problématique. C’est surtout – et c’est bien le but ! – que ces sommes sont telles, qu’à moins de trouver un saint laïc, on comprend aisément que le PDG n’est plus à même de diriger sereinement l’entreprise, sur le long-terme, en gardant un libre arbitre « d’entrepreneur ».
Que ces rémunérations folles ont totalement aligné son intérêt sur celui des actionnaires, alors qu’il est censé être un arbitre. Car qui pourrait résister, assis sur un siège éjectable, à la merci d’actionnaires ayant une attitude hyper cupide – pour qui le profit record d’aujourd’hui sera la norme de demain –, tout en étant à la tête d’une plus value potentielle de 10, 20, 50 millions d’euros dépendant du seul cours de bourse de l’entreprise dans quelques mois ? Cela ne peut qu’au mieux entraîner une gestion à très court-terme, au pire des risques inconsidérés voire de purs maquillages de comptes… Pourquoi des PDG de banque ont-il créé des prêts subprimes, sinon pour s’enrichir directement ?
« Il y a trente ans, le facteur multiplicatif entre le salaire moyen d’une entreprise et le salaire le plus élevé était de 20. Maintenant, on avoisine les 200. C’est extrêmement pernicieux. Le banquier J. P. Morgan, dont on ne peut douter qu’il aimait beaucoup l’argent, avait fixé comme règle que le top management ne devait pas avoir un salaire qui excède vingt fois celui d’un salarié moyen. Cette règle était très sage. Il y a aujourd’hui une attention démesurée portée aux revenus et à la richesse. Cela détruit totalement l’esprit d’équipe. » [Peter Drucker, 2000]
« Nul ne doit imaginer que le monde arrogant de la haute finance des banquiers et des bulles devrait être autorisé à renaître. Les grandes banques devraient être principalement gérées par des hommes et des femmes ayant une vision à long-terme, dotés des qualités des cadres intermédiaires, et non par les ploutocrates imbus d’eux-mêmes qui les animent aujourd’hui. » [James K. Galbraith, mars 2009]
Ces rémunérations sont enfin délétères au niveau du pays, de la société.
7°) Par un évident souci éthique d’exemplarité, et de préservation de la Société. Car comment pourrait-t-elle supporter de telles inégalités, surtout quand la situation globale se détériore ?
Le salaire médian en France est de 1500 € par mois, donc 50 % des français gagnent moins que cela. À qui fera-t-on croire que des personnes méritent 500 fois ce salaire moyen ? Surtout quand on constate qu’ils se contentent de détruire de l’emploi et de délocaliser. Voudra-t-on faire croire longtemps qu’ils sont indispensables ?
Plus encore, quel message véhiculé par une société qui surpaie autant des PDG, ou plus exactement des dirigeants financiers ? Car ils seraient de tels « génies » - il n’y a qu’à voir la croissance en déclin constant depuis les années 1960 pour juger de leur réussite… Et est-il bien normal qu’ils soient payés 100 fois plus que nos meilleurs chercheurs sur le SIDA ou sur la fusion nucléaire ? Que notre État-major militaire, qui n’a « que » pour but de défendre le pays ? Que nos plus hauts magistrats chargés de préserver la société ? Que nos présidents d’université, chargés de former la Nation ? Que notre Président de la République, et nos parlementaires ? Que nos plus hauts fonctionnaires ?
Comment expliquer à un jeune polytechnicien ou énarque que son savoir est nécessaire dans la recherche ou l’administration, si la finance lui offre 20 fois plus – pour dans le fond contribuer à un travail de sape de la société ? Saluons au passage tous ces jeunes qui résistent, et croient encore au service public…
Enfin, on entend parfois dire que le PDG est finalement dans la même situation qu’un footballeur star ou qu’un acteur vedette – voire un gagnant du loto. Mais c’est hautement contestable.
Tout d’abord, le footballeur ou l’acteur possède un indéniable talent rattaché à sa seule personne, facilement objectivable, et grâce auquel il acquiert seul sa notoriété. Et que les revenus qu’il génère, il les génère SEUL, sur son nom. Alors que le PDG n’est finalement que la personne au sommet d’une pyramide humaine de talents, interchangeable, et dont le caractère exceptionnel de sa valeur intrinsèque n’est en rien évident – quand il existe…
Il n’y a qu’un Yannick Noah. Qu’avec lui, la France gagne Roland Garros. Et quand il n’est plus là, la France ne gagne plus pendant trente ans. Et on attend toujours le nouveau Coluche… Alors qu’un PDG finit toujours par être remplacé, et qu’à l’évidence, les entreprises survivent fort bien à son départ, et ce, sans la moindre difficulté…
On répondra aussi qu’il y a des PDG exceptionnels, à la Noah, comme Claude Bébéar, fondateur du groupe AXA. Bien entendu, mais ils sont aussi rares dans la population des PDG que l’est Noah dans celle des tennismen ! On citera facilement 200 PDG du CAC qui n’ont rien fait de comparable – alors comme dit Jean Montaldo « Rendez l’argent ! »… Et il n’y aucune raison que le 150e tennisman français gagne autant que Noah… Ces rares exemples sont l’arbre qui essaie de cacher la forêt…
D’autant qu’un sportif, jusqu’à preuve du contraire, ne prend pas des décisions de nature à engager un déséquilibre systémique des structures, à licencier des personnes dans des activités rentables, et finalement à précipiter le système économique vers sa perte – pas plus qu’à prétendre influencer le gouvernement, accessoirement… Il ne peut faire aucun mal, juste renchérir de quelques euros l’entrée d’un stade…
En conclusion, les rémunérations actuelles des PDG par rapport à celle des salariés est au-delà de toute raison objective. Un PDG gagnant 10 M€ est-il 10 fois plus heureux que le « PDG smicard » ne gagnant qu’1 M€ par an ? Et d’ailleurs, comment dépenser 50 000 € tous les jours ? Cela n’a plus de sens, si ce n’est œuvrer pour accumuler des richesses pour ses héritiers, qui, à ce rythme, hériteront également d’un monde en ruines – est-ce bien cela « une vie utile » … ?
« C’est un symbole d’une économie de la cupidité qui n’est plus moralement vendable aux électeurs. Je ne suis pas sûr que le gouvernement soit complètement conscient. Ces gens ne réfléchissent pas que le système devient intolérable pour le petit peuple. Nous sommes en démocratie, ils prennent un risque politique terrifiant. La colère populaire, elle va monter, tous ces gens sont complètement déraisonnables. » [Michel Rocard, janvier 2010]
« Rien ne manque aux funérailles des riches, si ce n’est des gens qui les regrettent. » [Proverbe chinois]
« Plus vous laissez à vos héritiers, moins ils vous regrettent. » [Proverbe iranien]
Terminons donc cet article par 3 propositions, pour remettre la Société dans le bon sens. Elles ne sont probablement pas parfaites, on pourrait encore les durcir. Mais dans cette formulation, leur acceptation serait un énorme premier pas, que soutiendraient au moins 80 % des citoyens. Commençons par cela, nous fignolerons ensuite…
1/ Suppression du bouclier fiscal, le fisc n’étant pas un agresseur contre lequel il faille se protéger, mais le bras financier du garant du système, vers lequel on accourt en cas de problème ;
2/ Création d’une Contribution de Solidarité Redistributrice, financée par un nouveau taux marginal de l’impôt sur le revenu égal à 90 % des rémunérations supérieures à 40 fois le SMIC (près de 650 000 €, plus de 55 000 € bruts par mois, c’est fort raisonnable…). Elles ne seront plus déductibles de l’Impôt sur les sociétés.
3/ Plafonner strictement à 20 % du salaire fixe les rémunérations variables des dirigeants (et des fonctions « à risque » dans les entreprises, comme les traders, les actuaires et les gestionnaires de risques). Ceci inclut la part variable du salaire et autres bonus ainsi que les primes de départ (normalement, ils doivent arriver à économiser un peu tous les mois, et on ne peut être à la fois dirigeant et fonctionnaire…) et les stock-options, qui seront interdites.
La première mesure est une mesure de simple progressivité de l’impôt, car on ne pourra demander très prochainement des efforts aux plus modestes si les plus riches non seulement ne sont pas concernés, mais sont même protégés – au nom d’une idéologie qui n’est même pas libérale mais simplement « inégalitariste ».
La deuxième découragera les salaires supérieurs à 40 SMIC, et enrichira l’État pour l’excédent. Rappelons qu’il ressort du rapport Cotis de 2009 qu’en France moins de 3 000 personnes gagnent plus que 40 SMIC, soit moins de 0,005 % des salariés – on est loin de risquer une hémorragie… Ce taux marginal de 90 % a par ailleurs été en vigueur aux États-Unis entre 1940 et 1965 et a entrainé une importante baisse des inégalités…
Évolution du taux marginal de l’impôt sur le revenu américain
et des revenus des 0,1 % (le millième) les plus riches en % du revenu total
© Source : www.visualizingeconomics.com
La dernière proposition incitera les PDG à plus de prudence et à une prise en compte des intérêts à long-terme de l’entreprise, qui seront alors nettement déconnectés des leurs. Ils n’ont pas à avoir une commission sur les résultats, vu qu’ils sont en mesure de plus ou moins fictivement les augmenter. Car le but d’un dirigeant d’entreprise est à l’évidence de prendre ses décisions dans l’intérêt de l’entreprise. Toute la question, finalement – et elle est plus complexe qu’il n’y paraît – est de savoir « quel est l’intérêt de l’entreprise » ? Est-ce uniquement celui des actionnaires, ou celui des salariés et de la société ? Et même, est-ce l’intérêt des petits actionnaires, qui investissent sur le long-terme, croyant dans le projet industriel de celle-ci, ou des méga-actionnaires spéculateurs, qui vont rester un mois ou un trimestre dans l’entreprise ?
Terminons par une réponse au désormais classique chantage « à la fuite des cerveaux » (non, nous ne parlons pas de l’exil fiscal de Johnny Hallyday !). Notons tout d’abord que le comportement des PDG a pourtant clairement montré que le seul vrai risque, c’était qu’ils restent…
Nous vivons ainsi dans une époque bénie pour les fortunés :
- il ne faut pas trop taxer leurs revenus, « sinon ils vont partir », donc on limite la tranche marginale de l’impôt sur le revenu ;
- il ne faut pas trop taxer leurs capitaux, « sinon ils vont partir », donc on limite l’ISF (certes, impôt très mal conçu) ;
- il ne faut pas trop les taxer tout court, « sinon ils vont partir », donc on crée un « bouclier fiscal » qu’il faudrait d’ailleurs mieux nommer « niche anti-solidarité » ;
- il ne faut pas trop taxer leur succession pour que leurs enfants héritent de tout, « sinon ils vont partir », donc on supprime l’impôt sur les successions.
Il est certain qu’à ce rythme, le mieux est donc de ne plus taxer ceux qui ont de l’argent, « sinon ils vont partir », et nous attendons donc qu’un jour on nous explique qu’il faudra les subventionner sur fond publics pour qu’ils restent…
Car tout ceci est de la manipulation. Non seulement leur nombre est très restreint, mais on exagère la probabilité qu’ils partent – les postes de PDG sont déjà pourvus ailleurs, et la concurrence y fait rage, personne n’attend nos soi-disant champions (d’ailleurs combien quittent une entreprise du CAC 40 pour une entreprise américaine ?)
Et au pire, leurs adjoints, tout aussi compétents, n’attendent que de les remplacer. Ou mieux, un brillant multi-diplômé chinois fera aussi bien l’affaire pour vingt fois moins cher – il serait dommage que les PDG ne « bénéficient » pas eux-aussi des bienfaits de la concurrence mondialisée, non ?
« Sans la justice, que sont les royaumes, sinon de vastes repaires de brigands ? » [Saint Augustin, la Cité de Dieu, édité en 426]
« Rien n’est si contagieux que l’exemple. » [François de La Rochefoucauld]
Olivier Brumaire est l’auteur du livre Une crise de Transition, librement téléchargeable sur www.reformons-le-capitalisme.fr (Billet librement reproductible en laissant cette phrase)
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